Ce métier, je l’ai probablement choisi dès l'âge de cinq ans, époque à laquelle je commençais à collectionner les tissus... ma grand-mère avait plaisir à réaliser ses tenues, elle avait toujours un travail en cours. Parfois elle se rendait cependant chez une couturière à Lyon. Un jour où je l’accompagnait, cette dernière m’a fait un très beau cadeau : une liasse très fournie d’échantillons de soieries lyonnaises, un vrai trésor !


  Les étoffes sont un moteur non négligeable de mes créations, la mise en valeur de la silhouette et la personnalité de celle qui portera la robe sont également des composantes indissociables de ce processus créatif.


  Je suis née à Lyon, berceau de la soie, c’est un grand bonheur pour moi de travailler avec des tisseurs de cette région, tisseurs qui ont construit un historique en lien étroit avec la Haute couture française.


  Au début je ne créait pas de robe avec les tissus que je collectais, mais plutôt des meubles pour mes poupées Barbie : canapé,fauteuils, baignoire !


  À l'âge de dix et demi, je réalisais ma première vraie robe à l’aide d’un patron Burda acheté dans le commerce; elle était blanche à pois rouges. La suivante, une extrapolation du premier modèle avec le bas en forme était en vichy noir et blanc. À l'âge de 16 ans, je réalisais ma première robe de mariée, pour une amie.


  C’est aussi à ce moment là que je commençais à m'intéresser au travail du biais.


De fil en aiguilles ... je voulus apprendre à faire des patrons moi-même, après le sacrosaint bac, je pris des cours dans  une école privée de stylisme, toujours à Lyon, dont la directrice, Madame Burlat, très passionnée par son métier, avait travaillé avant la guerre de 1939 chez Maggy Rouff, maison de Haute Couture à Paris.